Les 3 camarades de chambre enfin réunis [ Alexius, Yuran & Maxime ]

Il me prit par la taille brusquement, je resta sous le choc un moment, ses yeux était humides et tachaient mes vêtements, il avait encore cet air fragile qui le rendait si mignon... Et si attristant aussi. Il me demandais de rester, rester avec lui. pourquoi voudrais-je partir? J'étais à ses côtés et je me rendais enfin compte de la chance que j'avais d'avoir un garçon aussi parfait et adorable que lui pour compagnon. Il me rendait triste avec son air perdu et déconfit. Que lui était-il arrivé en rêve? quelque chose qui devait le faire souffrir. Le pauvre, il avait déjà une vie assez rude en ce moment avec son frère qui était dans le coma, le stress des études et pour couronner le tout un petit ami assez ingrat.

Les lumières dehors étaient éteintes enfin. Seul les lampes torches des policiers et les bouts de cigarettes des couches tard éclairaient encore la ville. Notre chambre avait donc pour seule lumière celle du plafonnier, une lumière assez électrique normalement, mais avec Yuran nous avions penser à mettre un peu de peinture à l'eau orangée en couche très fine sur le plexiglas pour la rendre un peu plus chaude. Cette chambre était grande pour deux, même pour trois. J'avais reçut la plus grande chambre, et le plus parfait colocataire. J'avais une chance folle et pourtant jusqu'à présent je ne profitai que peu des deux.

Qu- Pourquoi je voudrais partir? lui demandais-je bêtement, me demandant encore ce qui lui était arrivé. Je resta encore quelques secondes sous le choc avant de passer une main dans ses cheveux. Ils étaient doux, un peu pelucheux même. Chacune de ses larmes étaient un secret, un mystère assez piquant.ses bras me serraient de plus en plus fort, il me faisait un peu mal mais je faisais comme si je ne ressentais rien. La douleur physique que j'avais n'était qu'une bactérie face à la douleur psychologique qu'il éprouvait.

 Bhe, si vas-y expliques!


Lui dis-je en embrassant son front, il était un peu chaud, surement naturellement, Yuran avait un corps assez chaud de nature. Après quelques minutes, il me libéra de ses bras plus puissants qu'il n'y parait. Il se leva assez vite après ce brusque câlin pour ouvrir la fenêtre. Il faisait doux ce soir, le vent entra dans la chambre pour venir épouser les meubles, les murs, le sol et nos corps. La pâleur de la lune entrait et se battait maintenant avec la lumière électrique du lustre donnant à la chambre un romantisme et un grâce unique. Il était là dressé devant la fenêtre, prêt à être étreint d'amour et de douceur. Je me redressa alors et le regarda respirer cet air si pur. Le calme solennel de la ville était brisé par le bruit des grillons qui étaient en avance cette année. Ils chantaient l'amour, l'amour pour eux, mais indirectement pour les autres. Car l'amour est beau quand il est partagé, autant que les renards qui courent le long de la forêt, autant que cette lune qui nous laisse nous baigner dans sa lueur, autant que lui et son air fragile. J'arrive doucement pour le prendre dans mes bras par derrière et lui déposer un baiser dans le cou tout en douceur. Je ne voulais pas le voir partir, mais pourquoi lui pensait que je le voulais? Il ne répondait pas à ce que je lui avait demandé quelques secondes plus tôt

Yuran, mon coeur... Réponds... Expliques moi.

Mon regard était perplexe encore, pourquoi cachait-il ses tourments? Je voulais savoir ce qu'il ne me disait pas... Bien qu'il soit tard, je ne voulais pas dormir car je ne savais pas ce qui lui tracassait l'esprit.

Le lendemain, nous devions aller à l'hôpital, était-ce l'un de ces tourments? Le vase de roche qu'était son coeur se remplissait d'heure en heure en ce moment... Cette nouvelle en plus des autres avait-elle fait déborder ce dernier? Risquait-il de faire une connerie? Rien que cette idée me faisait frémir, imaginer son corps inerte, sur le sol suite à une chute? Jamais, jamais je ne pourrais le tolérer... En imaginant ça, je renforça mon étreinte, je me faisais peur à moi même...